Après son terrible accident lors du championnat du monde de marathon l’été dernier à Barcelone, Guillaume se remet doucement mais surement.
Interview avec Guillaume de Mallevoue « Ne dites pas ça à mon chirurgien… »
Le 14 juillet 2019 devait être un jour de fête. Ca reste entre nous, mais il ne fait aucun doute que ce jour-là, Guillaume devait briller. Il avait préparé le marathon des World Games de Barcelone avec minutie et il avait un plan qui devait marcher. Mais nous nous souvenons de cette date pour une autre raison. Cela fait plus de neuf mois que Guillaume se bat comme un diable pour récupérer ce qui a fait sa force, ou plus simplement pour retrouver sa complète mobilité. On l’oublie peut-être, mais Guillaume est – et il le restera – l’un des plus singulier patineurs de marathons. Vainqueur de plusieurs d’entre eux, équipier idéal, ami attachant et sportif exigeant, il a brillé depuis ses plus jeunes années. Aujourd’hui, il doit prendre son mal en patience et il fait des progrès énormes. « Ne le dites pas à mon chirurgien », lance-t-il en douce : au contraire Guillaume, nous allons lui dire dans quel moule tu as été fabriqué pour qu’il ne soit pas trop étonné de voir jusqu’où tu vas encore nous emmener…
Guillaume, on espère que tu vas bien. On t’a vu reprendre la course à pied récemment. Tu es sur une bonne voie…
Oui, j’essaye de faire en sorte de progresser malgré le matériel dans mon genou (ne dites pas ça à mon chirurgien par contre…). C’est long car j’ai perdu énormément de muscle et puis je ne peux presque pas plier le genou, donc je m’adapte.
Quelles sont les futures étapes de ta rééducation ?
J’attends une nouvelle opération qui a pour objectif de me faire plier la jambe. Je devais me faire opérer mi-avril, mais l’opération a été annulée à cause du confinement donc j’étais un peu déçu. Pour l’instant, je fais donc ce que je peux pour me dépenser.
Beaucoup de personnes veulent avoir de tes nouvelles, beaucoup de personnes te suivent et t’encouragent : ça doit faire chaud au cœur…
Oui, c’est vraiment important de voir que beaucoup de personnes m’encouragent. Je ne peux plus pratiquer ma passion et j’imagine que les sportifs comprennent que ça puisse être difficile à vivre.
Le roller de vitesse est un sport qui t’a beaucoup donné, mais aussi beaucoup pris. Est-ce que tu envisages d’y revenir ?
Honnêtement, j’y pense tous les jours. Je n’ose même pas compter les heures d’entraînement ces 10 dernières années, mais ce qui me manque, ce sont les marathons. C’est dans les marathons que je trouve le plaisir du roller. Peut-être qu’un jour, je serai à nouveau sur une ligne de départ…
Nous vivons une époque spéciale, où beaucoup de patineurs de vitesse sont confinés. Il n’y aura peut-être pas de compétitions cette saison. Tu sais ce qu’est la patience, l’abnégation, la volonté et la persévérance : quel message pourrais-tu délivrer à ceux qui nous lisent.
Revenez aux bases. Le roller, et c’est pour ça qu’on l’aime, c’est un sport qui demande beaucoup de qualités différentes. Mais n’oubliez pas, ce qui va vous faire avancer ce sont vos appuis dans le sol. Regardez des vidéos pour analyser votre technique, celle des autres, posez-vous des questions ! Et puis il existe de nombreux exercices à faire sans roller pour travailler les appuis, le transfert du poids du corps, etc.
Dernière question : que peut-on te souhaiter pour la suite ?
Qu’on se retrouve sur une ligne de départ !
Palmarès non exhaustif
Champion de France Junior et vice-champion d’Europe Senior du marathon
Vainqueur de la World Inline Cup de Dijon
Deuxième de la World Inline Cup de Rennes sur Roulettes
Deuxième du marathon international de Madrid en 2019
Quatrième du Marathon de Berlin en 2018
Vainqueur de la Coupe de France Marathon Roller de Lyon en 2018